BEAUVAIS - Capitale de lOise

Partage Le train à vapeur du Beauvaisis à Crèvecoeur-le-Grand : un petit train qui déménage !


Depuis 2017, si vous vous promenez du côté de l’ancienne gare de Crèvecœur-le-Grand, certains dimanches, vous pouvez apercevoir quelques volutes de fumée s’élever dans le ciel. En vous approchant, vous découvrirez d’antiques voitures en bois, remorquées par une petite locomotive à vapeur plus que centenaire. C’est le train à vapeur du Beauvaisis. Si vous montez à bord, il vous emmène jusqu’à Rotangy (situé à 3,5km). Assis sur une banquette en bois, vous pouvez ainsi, à la vitesse de 20 km/h, effectuer un retour cent ans en arrière et découvrir comment voyageaient autrefois nos aïeux.

C’est au XIXème siècle que se développe le chemin de fer, supplantant le cheval, le char à bÅ“ufs et la voie d’eau. En France, un grand réseau (devenu en 1938 la Société Nationale des Chemins de Fer - SNCF) relie progressivement les grandes villes entre elles. À la fin de ce siècle, les départements se voient offrir la possibilité d’établir des lignes d’intérêt local pour desservir gros bourgs et villages restés à l’écart du transport moderne qu’est devenu le train. Appelé tramway lorsque la voie ferrée est construite le long de la route, ou chemin de fer secondaire, il sera baptisé tacot ou tortillard par les gens du coin. Conçu pour une desserte locale, peu rémunératrice, il est souvent construit à l’économie, avec un gabarit réduit et une voie d’un mètre d’écartement (« voie métrique Â») au lieu de la voie normale (1,435 m) du réseau national.

À CrèvecÅ“ur-le-Grand, une première desserte a lieu en 1876 avec la ligne reliant Beauvais (par St-Omer-en-Chaussée) à Amiens (« grand réseau Â»). Puis en 1911, la cité crépicordienne est reliée à Froissy, St-Just-en-Chaussée et Estrée-St-Denis par une ligne départementale à voie métrique. Dans le département voisin du Val-d’Oise (Seine-et-Oise à l’époque), une autre ligne secondaire relie Valmondois à Marines de 1886 à 1949. C’est là, à Butry-sur-Oise, sur le site de l’ancienne gare de Valmondois, que démarre en 1976 l’aventure du Musée des Tramways à Vapeur et des chemins de fer Secondaires français (MTVS), association créée pour préserver, restaurer et faire circuler du matériel des anciens chemins de fer départementaux. Cette année-là, les passionnés récupèrent deux épaves de machine à vapeur des anciens tramways de la Sarthe. Au fil des ans, plus de 80 véhicules de ces anciens tacots seront préservés. Une tâche plutôt ardue car, à l’exception de quelques locomotives sauvegardées par des collectionneurs, les pièces récupérées se présentent sous la forme de poulailler, cabane de jardin voire résidence secondaire, et nécessitent de lourds travaux. C’est que ces petits trains, après avoir connu leur apogée dans les années 1920, ont tous fermé de 1930 à 1960, remplacés par l’autocar, le camion puis l’automobile individuelle.

Les membres du MTVS reconstruisent en 1986 une courte voie ferrée sur la plateforme de l’ancien Valmondois-Marines et, trois ans plus tard, le bâtiment musée est ouvert. Jusqu’en 2017, le matériel restauré par les bénévoles y circulera mais l’impossibilité de prolonger la voie et l’urbanisation croissante ont poussé très tôt les dirigeants du MTVS à chercher une autre ligne disponible. Celle reliant Magny-en-Vexin à Chars a fait l’objet d’un projet de plus de quinze ans (!). Entre autres, une implantation à Auneuil, dans l’Oise, pour rallier le parc St-Paul sera également étudiée.
C’est finalement l’ancienne ligne SNCF reliant St-Omer-en-Chaussée à Crèvecœur-le-Grand qui est choisie, grâce au très bon accueil des communes et communautés de communes qui, notamment, achètent la ligne.
Une première prestation a lieu en 2011 à St-Omer, à l’occasion de la manifestation locale « le Génie du Lieu Â». 300 m de voie métrique sont posés et permettent la circulation d’une locomotive et d’une voiture voyageurs du MTVS, un avant-goût du futur train à vapeur du Beauvaisis.



La construction d’un dépôt est envisagée, mais c’est finalement à l’autre bout de la ligne, à Crèvecœur, où un bâtiment inutilisé existe déjà, que commencent les travaux en 2014. Les passionnés franciliens sont vite rejoints par des bénévoles de la région et tous s’investissent dans le nettoyage puis la pose des rails.

L’une des tâches les plus fastidieuses est la transformation de la voie ferrée, encore présente, de l’écartement normal à celui d’un mètre : dépose des rails sur les côtés, retrait des vieilles traverses, nivellement de la plateforme, pose des traverses neuves (payées par les dons d’institutions et de très nombreux particuliers) puis repose des rails et ajout de ballast ; cet immense travail a été, jusqu’à présent, entièrement effectué par les bénévoles. De leur côté, communes et communautés de communes ont défriché le terrain, restauré le bâtiment (un toit neuf est posé) qui abrite petit à petit les véhicules nécessaires à l’exploitation. Et même les élèves de l’établissement régional d’enseignement adapté de CrèvecÅ“ur participent, de la réalisation du quai à la reconstruction d’un fourgon à bagages.

Une première cérémonie symbolique a lieu le 17 octobre 2015 en présence des personnalités locales avec la première circulation du train à vapeur sur 300 m.

En 2017 démarre l’exploitation régulière du train à vapeur du Beauvaisis, d’abord sur 1,6 km jusqu’à la route de Beauvais puis, en 2019, jusqu’à l’ancienne gare de Rotangy (à 3,5 km).

Depuis 2014, 35 véhicules sont arrivés à Crèvecœur-le-Grand depuis le site francilien du MTVS ou directement de divers coins de France (Côte-d’Or, Corse, Haute-Loire, Charente…) car l’association continue son travail de préservation. Les gros travaux de restauration sont poursuivis à Butry-sur-Oise, dans l’attente de l’aménagement du bâtiment de Crèvecœur en atelier-remise, où de nombreuses voies doivent être posées.
La voie ferrée doit être prolongée par étape, en direction de St-Omer-en-Chaussée ; dans un premier temps, ce sera jusqu’à Oudeuil, où la gare peut être aménagée pour l’accueil des voyageurs. Un musée devra être construit pour accueillir le public et abriter une partie de la collection encore présente dans le Val-d’Oise.

Vous pouvez aider l’association à construire ce nouveau train historique, en venant l’emprunter un dimanche, par votre don pour la repose de la voie et l’entretien du matériel roulant ou, pourquoi pas, en venant aider les bénévoles !

En pratique
Jusqu’à septembre 2020, le train à vapeur du Beauvaisis vous accueille les 1er et 3ème dimanches de chaque mois (départ à 14h, 15h30 et 17h), ainsi que les samedi 19 et dimanche 20 septembre (à l’occasion des Journées du Patrimoine) et les samedi 12 et dimanche 13 décembre (où le MTVS reçoit le Père Noël !).
Accueil des groupes tous les jours sur réservation.
Pause gourmande au Tortill’Bar.
Toilettes sur place.
Parking gratuit.

Tarifs
6 € (à partir de 13 ans), 4 € (de 4 à 12 ans), gratuit jusqu’à 3 ans.
Vente des billets sur le site www.musee-mtvs.com (recommandé, nombre de places limité).

Accès
MTVS, 16 place de la gare, 60360 Crèvecœur-le-Grand
Par l’A 16, sortie n° 16 vers Crèvecœur-le-Grand (D 930)

Renseignements
01 34 73 04 40 / 07 68 54 49 70.
https://musee-mtvs.com/



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