BEAUVAIS - Capitale de lOise

Partage (Re) découvrez la Maladrerie Saint-Lazare


Maladrerie Saint-LazareDepuis 2009, la Communauté d’Agglomération du Beauvaisis s’appuie sur la mise en valeur de l'un des joyaux du patrimoine du territoire pour faire vivre un site culturel et touristique à la programmation éclectique. La Maladrerie est aujourd’hui le symbole de l’effervescence culturelle du Beauvaisis. Neuf cents ans après sa construction, ce lieu chargé d’histoire, initialement clos, est définitivement ouvert au public et à toutes les formes d’expressions qui relient les hommes grâce à l'art.

Une histoire à découvrir

Du fait des croisades, le Moyen Âge a vu la lèpre s'étendre à travers l'Europe. À cette époque, la nécessité de préserver les populations saines de la contagion amène à construire des hôpitaux dédiés aux lépreux dans toute l'Europe. On comptera ainsi plus de 20 000 léproseries, ladreries ou maladreries.
La Maladrerie Saint-Lazare est une des rares à avoir conservé ses bâtiments principaux - la grange, le logis et la chapelle - sur un site de 3 hectares entièrement clos. Elle est l'un des témoignages les plus précieux de l'architecture hospitalière du Moyen Âge au côté de l’hôpital Saint-Jean d’Angers ou des hospices de Beaune.
Passez les portes du 203, rue de Paris et venez découvrir à travers une promenade ou une visite commentée, la beauté de cette architecture singulière et la richesse d’une histoire mystérieuse et méconnue où la lèpre était considérée comme la marque du Mal.

Visite libre du 1er avril au 30 septembre - Du mardi au dimanche
Pour accompagner votre visite : Visite 3D - restitution virtuelle 3D créée par le service archéologique de la Ville de Beauvais accessible gratuitement sur smartphone / Laissez-vous conter la Maladrerie et Jeux-parcours sur demande.
Programme des visites commentées en cahier central.

Jardin de la Maladrerie Saint-Lazare

Des rendez-vous culturels à partager

Concerts, expositions, contes et arts de la rue se croisent et se succèdent, soulignant la place centrale qu’occupe la Maladrerie Saint-Lazare dans le calendrier culturel du Beauvaisis.
Chaque été, la Maladrerie Saint-Lazare et la mission Arts plastiques de la Ville de Beauvais invitent un artiste à donner à voir au visiteur ce site patrimonial et paysager à travers son regard.
Cette année, Carole Chebron investit les jardins et la chapelle. À travers la création d’un dispositif d’oeuvres contemporaines autour de la mémoire et de l’enfermement, l'artiste céramiste propose une lecture nouvelle de ce lieu d’exception. L’installation qu'elle a imaginée évoque la communauté des malades qui vivait sur ce site hospitalier au Moyen Âge.
En quelques mots, Carole Chebron décrit, simplement, ce qui a guidé son travail sur le site de la Maladrerie :
"Au-delà de la référence historique, j'interroge la raison d’être (ou pas) de l’enfermement, de la violence aussi qu’il provoque. Réalisées en biscuit de porcelaine, quelque mille clochettes sont ainsi réunies en une grappe jaillissant du mur extérieur de l’ancien logis, bâtiment aujourd’hui en attente de restauration. Livrées aux courants d’air, au vent mais aussi au grand calme, elles tintent ou se taisent comme autant de petites voix en écho à l’enfermement.
Plus loin, j'ai travaillé sur les adventices pour évoquer le rejet des malades. Longtemps dites « mauvaises », ces herbes ont ici la fragilité et la transparence du verre. Réalisées avec des baguettes de verrier, elles sont assemblées, emboîtées les unes dans les autres. Elles disent aussi l’oubli en portant avec elles, le souvenir de la Cristallerie de Clichy, manufacture célèbre pour la beauté de ses presse-papiers qui ferma ses portes en 1885 et dont il ne reste rien aujourd’hui.
La main qui ouvre ou qui ferme, qui décide de l’histoire, qui prévient ou alerte en agitant des clochettes, en faisant tourner des crécelles, a été une autre source d'inspiration. Multipliée en autant d’êtres, cette main mène le visiteur dans les méandres de l’enfermement arbitraire. Moulée en cire microcristalline, elle devient légèrement translucide selon la lumière. Devant le logis, elle enserre des crécelles fichées sur de hauts piquets de bois qui semblent avancer comme une armée de lépreux ; dans un arbre, elle maintient entrouvertes des cages à oiseaux suspendues.
Du vent, juste du vent… dans l’ancien cimetière où étaient enterrés les reclus, 350 petits moulins à vent ont été plantés dans le sol, selon trois hauteurs différentes. Ici, la mémoire des âmes est activée par l’énergie sonore et visuelle du vent. Douces par une simple brise, ces voix deviennent entêtantes, voire angoissantes, par grand vent.Enfin, dans la chapelle, une centaine de Pommes d’A sont réunies. J'ai intégré à mon travail l’architecture de bois et de tissus réalisée par le Cabanon Vertical lors de son intervention Géométries Variables à Beauvais en 2014. La micro architecture mise en place dans la chapelle évoquait alors la séparation entre reclus et personnes saines qui suivaient le même office sans se voir. Dans cet espace à part, les Pommes d’A renforcent la puissance symbolique du lieu où s’expriment les liens entre sacré et profane, entre recueillement et réclusion."

Un jardin à faire rêver

Laetitia Oliver,
Guide conférencier qui nous raconte la maladrerie

"Plus qu’un lieu de promenade, les jardins de la Maladrerie Saint-Lazare sont partie prenante de la magie du site. Depuis 2009, le service des Parcs et jardins s’inspire de ce lieu pour créer des jardins où plantes vivaces et graminées se déclinent en harmonie avec le patrimoine entre la cour de la ferme, l’allée de la porterie, la plaine et plus particulier du jardin d’inspiration médiévale
D'inspiration médiévale dans sa structure, ce jardin implanté à l'arrière de la bergerie mêle retranscription historique et création paysagère contemporaine. Clos par des haies de charmilles et de hêtres, son tracé géométrique offre au regard du visiteur des carrés de culture thématiques où se côtoient plantes aromatiques, médicinales, fleurs ou potagères…"



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