BEAUVAIS - Capitale de lOise

Partage La carrière souterraine de Saint-Martin-le-Noeud livre ses secrets


Depuis 10 ans, l’unité de recherche METIS de Sorbonne Université explore la carrière souterraine de Saint-Martin-le-Noeud pour étudier les transferts d’eau et de contaminants entre la surface et la nappe phréatique. Pour mieux comprendre l’impact des activités humaines sur nos ressources.

La carrière souterraine de Saint-Martin-le-Noeud est un site d’étude exceptionnel car il donne accès à la frontière entre la zone saturée (la nappe phréatique) et la zone non saturée dans laquelle s’écoule lentement l’eau provenant de la surface, donnant lieu à de la percolation au plafond.

Ainsi, plusieurs fois par an depuis 2012, les chercheurs de l’unité METIS (Milieux environnementaux, transferts et interactions dans les hydrosystèmes et les sols) de Sorbonne Université réalisent des mesures en 16 points de la cavité, longue de 1 200 m.

À chaque point, ils prennent des mesures et prélèvent l’eau de percolation venant du plafond ; ils prélèvent également l’eau des lacs souterrains, qui sont les résurgences de la nappe phréatique.

À partir de toutes les données récoltées (débits de percolation, niveaux d'eau du lac, température, conductivité, teneurs en ions, teneurs en pesticides…), ils peuvent alors étudier l’évolution physico-chimique et hydrodynamique de l’eau, ce qui donne des indications sur les déplacements de l’eau et des contaminants, tels que les pesticides, depuis la surface jusqu’à la nappe.

Alors, que pouvons-nous conclure grâce aux recherches effectuées depuis plus de 10 ans dans cette cavité ?

1. L’eau de percolation provenant de la zone non saturée (craie, argile et sol) peut avoir des concentrations en pesticides et nitrates soit très faibles, soit très élevées. Bien que les points de prélèvements soient proches, la qualité des eaux qui rejoignent la nappe phréatique varie fortement.

2. L’eau souterraine du bassin de la craie est globalement ancienne de plusieurs décennies. La majorité de l’eau se déplace de façon matricielle, comme dans une éponge par les microporosités. Toutefois, par les fissures passe une partie de l’eau qui, elle, est « jeune ».

3. L’eau de percolation montre que la roche de la craie stocke les molécules provenant des intrants agricoles. Ces molécules rejoignent lentement la nappe phréatique. On peut supposer que l’eau des profondes nappes souterraines qui ne sont pour l’instant pas contaminées verront leurs concentrations en nitrate, atrazine et DEA augmenter dans le futur.

4. La couche d’argile en surface retient l’eau, formant alors une petite nappe perchée. Cela permet la dégradation des pesticides en d’autres molécules. Cette eau alimente ensuite la craie en continu.

Ce type d’étude est très important pour comprendre l’impact de nos actions. On s’aperçoit que certaines pratiques agricoles ou industrielles, autrefois courantes, peuvent avoir des effets à long terme sur les ressources et les écosystèmes.

Pour en savoir plus sur les recherches effectuées à Saint-Martin-le-Noeud et dans le domaine de l’hydrogéologie, vous pouvez consulter le site de l’unité de recherche METIS, www.metis.upmc.fr, et retrouver des publications scientifiques sur le portail hal-cnrs.archives-ouvertes.fr



Partager cet article
Retour à la page précédente   Haut de page